La "Via Podensis" un brevet de 1.650 km

De Besançon à St-Jean-Pied-de-Port

(24-30 juin 2023)

Le brevet

Le brevet "Via Podensis" est organisé par Stéphane Gibon, responsable de la longue distance à FFVélo. Stéphane organise chaque année un brevet de ce type sur un parcours différent dont il reconnait soigneusement le tracé.

Cette année, le brevet suit en partie le trajet des pélérins partant du Puy-en-Velay vers St-Jacques-de-Compostelle, d'où son nom : "Via Podensis" ("Chemin du Puy" en latin) mais le brevet n'a aucune connotation religieuse.

Côté touristique, beaucoup de monuments et villages remarquables : Ornans, Dole, Semur-en-Auxois, Vézelay, Autun, Cluny, La Chaise-Dieu, Le Puy-en-Velay, Estaing, Conques, Figeac, Cahors, Condom. Stéphane aime les monuments et les beaux paysages, et ses parcours montent volontiers sur les collines pour bénéficier des meilleurs points du vue.

Côté sportif, le brevet fait 1.650 km pour 24.000 m de dénivelé à faire en moins de 7 jours. C'est 50% plus long que Paris-Brest-Paris avec 2 fois plus de dénivellé.

Le parcoursLe parcoursLa source du Lison (Doubs)La source du Lison (Doubs)

 

Les randonneurs sont en autonomie : il faut organiser sa logistique : trouver où manger et dormir sur le parcours. Prévoir est crucial en traversant des zones avec peu de commerces et d'hébergements (parfois 40 km sans commerces). Il faut anticiper les dimanches (les commerces ferment à midi) et les lundis (les boulangeries sont souvent fermées). Si l'on prévoit de dormir à l'hôtel ou en chambres d'hôtes, il est rarement possible d'arriver au milieu de la nuit, mais on peut par contre toujours repartir très tôt.

L'organisateur a préparé un carnet de pointage sous forme de roadbook qui décrit chaque étape avec les points remarquables. Il encourage à entrer dans les monuments et à s'écarter de la route pour profiter de points de vue exceptionnels.

Une sympathique randonnée touristique : il faut "juste" faire en moyenne 235 km et 3.400 m de dénivellé par jour, sept jours de suite.

La saline royale d'Arc-et-Senans (Doubs)La saline royale d'Arc-et-Senans (Doubs)Le vieux château de Châteauneuf (Côte-d'Or)Le vieux château de Châteauneuf (Côte-d'Or)


La préparation

J'ai découpé le parcours en 6 jours d'environ 240 km et une dernière journée de 180 km, plus courte, car les cols des Pyrénées basques sont redoutables.

La disponibilité des hébergements pose une contrainte sur les étapes. La 4ème journée se trouve être une super cyclo-montagnarde en elle-même : 230 km et 4.300 m de dénivellé.

Je prévois chaque jour de partir avant l'aube, de rouler une ou deux heures avant le lever du soleil, et d'arriver en fin d'après midi à l'étape, pour avoir le temps de souffler, diner et me coucher tôt afin d'enchainer le lendemain.

Je repère les bourgs avec commerces, les points d'eau et même les toilettes publiques (via la carte OpenCycleMap sur OpenRunner).

Les ruines de l'abbaye de Charlieu (Loire)Les ruines de l'abbaye de Charlieu (Loire)L'abbatiale de la Bénisson-Dieu (Loire)L'abbatiale de la Bénisson-Dieu (Loire)


Le déroulement

Rejoindre le départ (Besançon) et revenir de l'arrivée (St-Jean-Pied-de-Port) en train avec son vélo non démonté est toujours aussi compliqué : j'ai fait Paris-Besançon en enchainant trois TER, et le retour du Pays Basque vers Paris avec trois TER et un train de nuit.

Il a fait très chaud, jusqu'à 35°C à l'ombre, mais avec quelques passages à 5°C : les cols du Forez et de l'Aubrac au petit matin à plus de 1.300 m d'altitude.

Le dénivellé était bien présent avec de rares portions roulantes. De nombreuses vallées encaissées à franchir : la Loue et le Lison dans le Jura, la Cure et l'Yonne dans le Morvan, les gorges de la Loire et de l'Allier, le Lot et le Célé dans le sud-ouest.

Nous étions une petite centaine. Après le départ groupé, les participants se sont éparpillés en fonction de leur stratégie : certains roulent vite mais s'arrêtent longtemps; certains ont un plan de route tout préparé, d'autres improvisent tous les jours, certains s'arrêtent pour profiter des monuments et paysages, d'autres sont focalisés sur leur moyenne.

Conques (Aveyron)Conques (Aveyron)L'ancien monastère d'Espagnac-Sainte-Eulalie (Lot)L'ancien monastère d'Espagnac-Sainte-Eulalie (Lot)

 

Pour le reste... ce sont de longues montées et des descentes rapides, des levers avant l'aube et des couchers à 21 heures, des arrêts dans des villages classés à l'Unesco et des pique-niques devant les plus beaux paysages de France.

Pendant 6 jours et 10 heures, pédaler, dormir, manger, penser, admirer.

L'écrire donne envie d'y retourner.

Le village perché de Saint-Cirq-Lapopie (Lot)Le village perché de Saint-Cirq-Lapopie (Lot)Les pentes du pays basque (Pyrénées Atlantiques)Les pentes du pays basque (Pyrénées Atlantiques)

Thierry Streiff