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BRM 300 de Flins

Flins a maintenu son BRM 300. Plutôt content de mon 200 à Andresy, j'ai fait passer mon inscription du 200 (précédemment annulé) sur le 300, même si l'organisateur a validé mon mail mais en passant à travers. Ça arrive ce genre de choses surtout quand il y a pas mal de choses à gérer avec toutes les contraintes ajoutées par la crise sanitaire. Bref pas grave, je connais les villes de controle, on adaptera les cases à tamponner, y'a plus grave, et la chose la plus sérieuse aujourd'hui, c'est le vent

Il est un peu plus de 6h, on ne sera pas nombreux sur le 300, à peine le carton récupéré je pars car c'est pas tout ça, ça souffle dur, on en aura pour 142 bornes de face et je ne suis pas sûr de suivre un groupe, et ça me laissera le temps de m'échauffer peinard pour être prêt à sauter dans les roues quand je serai rattrapé ce qui ne devrait pas tarder vu les rouleurs que j'ai aperçu.

Premiers tours de roue, ça souffle et ça dès 6h15 du matin, poteau d'Epone, et cette fois ci ça y est le vent oscille entre de face et le 3/4 face, il va falloir ne pas s'énerver, ne pas se cramer et espérer rentrer avant l'heure limite. Je ne regarde pas le compteur, j’essaie juste de pédaler, profiter des moments où ça souffle moins fort pour prendre un peu de vitesse et surtout m'abaisser encore plus dès que ça souffle plus fort. Il est annoncé 25/30 km/h établi; 55 km/h en rafale. Après 15 bornes, j'ai pu me rendre compte que rouler seul serait suicidaire, et donc je roule peinard en attendant d'être rejoint. Je n'ai pas le temps de me retourner que je vois mon président de club à ma hauteur, il me dit quelque chose, j'entends pas mais je me doute que je n'aurai pas 36 chances, j'attends le dernier du groupe et je me jette comme un affamé dans la roue du 5ième et dernier du groupe. On n'est pas long à doubler le premier parti de la matinée qui lui ne prend pas cette chance de voyager tout confort dans le train de jour lancé à presque 25 de moyenne. Méré, Montfort, St Léger, Poigny Epernon, Gallardon, ça passe bien et vite même si je sais qu'on a la chance de traverser de la forêt et donc de quoi couper le vent jusqu'à là. Maintenant ça commence, on attaque la Beauce, un endroit où si on veut se pendre, il faut faire 100 bornes pour trouver un arbre (je sais j'exagère mais le vent aussi).

Devant Alain du CCC et Alain de Versailles mènent le train, repris rarement par Franck ou Geneviève, épisodiquement par Yann, et moi je suis incapable de mettre ne serait-ce qu'une oreille à la fenêtre. Je suis le 5ième ou le 6ième du groupe, gouvernail d'un navire qui fend la bise, plutôt à bon train.

Sours sans dialogue, un morceau de flan, un coup de tampon et le train repart vers Authon du Perche. J'ai dû arrive à me glisser devant 2 fois, une fois pour un peu plus d'une borne et une fois 300 mètres, un effort interrompu par une demande de pause. A part ca, la Beauce pour moi a ressemblé à un arrière de cuissard, avec un bruit de réacteur dans les oreilles sauf à l'arrivée à Authon, où les 2 Alain ont à peine plus appuyé, le groupe a volé en éclat en même temps que la pluie orageuse s'est invité. Un grain de bord de mer, un truc soudain, intense et surtout venteux, comme quoi il faut s'y faire, Eole semble en colère en permanence.

Authon, et sa boulangerie, de quoi remplir les gourdes, de quoi manger un peu et je repars avant le groupe, car je me refroidis fort et je ne suis d'aucune utilité, incapable que je suis de relayer. Je pars, le vent m'aide, sans trop forcer ça défile bien plus vite. Bon, je reprends un grain juste après Authon, et un autre à Nogent le Rotrou. A ce moment, j'espère que le groupe n'aura pas emprunté la variante dans la ville, ce qui ferait que je pourrais être doublé sans m'en apercevoir. Je suis à 10 bornes de la Ferte Vidamme quand j'en suis presque persuadé, ce n'est pas possible que je ne sois pas encore rejoint car je roule régulier mais je ne force pas énormément, donc je devrais déjà être rejoint. C'est à 15 -20 bornes de la Ferté que je suis rassuré, un des deux Alain me rejoint, on échange quelques mots, quelques minutes plus tard, l'autre Alain, mon président de club, me rattrape, les deux compères reprennent un train plus en adéquation avec leurs qualités, je m'accroche 10 bornes et je laisse filer. La Ferté, stop à la boulangerie, je bois un peu plus, je remplis le bidon vide, et je repars aussitôt, juste quand le reste du groupe arrive. Petit mot et je repars, la météo semble vouloir partir à l'humide...

Un grain avec de la pluie, un autre avec de la grêle, je fais un stop express pour enfiler une veste 100% imperméable, ce qui me permettra aussi de me tenir chaud. Je traverse une forêt, une jolie VTTIste est planquée sous un arbre, elle semble attendre la fin du déluge à moins qu'elle ait profité de son arrêt pour demander à ce qu'on vienne la chercher pour mettre fin au programme "lavage fibres non délicates" que nous réserve la météo. On échange juste un sourire, elle semble faire preuve d'humanité en y ajoutant un soupçon de tristesse, cela doit être de la compassion de me voir trempé, rincé et semblant se douter que je suis loin d'en avoir fini. J'ai peut-être rêvé, faussement interprété, mais je m'en fous, cela m'aide à passer le temps et me mettre dans une logique positive.

A l'arrivée sur Nogent le roi, je fais une pause technique, je veux préparer mon carton, il n'est plus dans la poche, il a dû se barrer quand j'ai retiré la veste imper de ma poche, bon c'est pas grave, je fais une photo au poteau Nogent, pour le reste, les copains m'ont vu à chaque ravito et en plus, il n'y a pas d'enjeu, ce BRM ne servira pas de justificatif, donc c'est juste de la satisfaction personnelle de le boucler.

La stop boulangerie est encore plus court, je me marre car le masque que j'enfile commence à être bien mouillé, là c'est sûr il filtre tout ! Je repars sans voir personne, il reste à peine plus de 50 bornes ça sent la fin. De mémoire, il y a deux côtes pour sortir de la ville, la première est passée sans soucis, la seconde je ne la vois pas, je n'arrive pas à considérer les "machins qui montent" comme la dernière côte de mon souvenir donc c'est que ça va encore pas mal finalement.

Je me retrouve dans la plaine, le vent est portant, je m'essaie à un truc reposant, je pédale quand la vitesse descend sous les 29 km/h et j'arrête de pédaler quand je dépasse 31 km/h. En gros quand c'est plat, je pédale 200 m et je suis en roue libre 400. Ça passe le temps et les km défilent bien. Je connais la route après Orgerus, je sais qu'il reste entre 20 et 25 km mais je ne vois toujours pas les panneaux qui indiquent Orgerus. Houdan et pas mal de monde dans les rues, les voitures sont de sortie, puis enfin Tacoignières. Orgerus et quelques belles lignes droites vent de dos, puis arrive ce que je pense encore être la dernière côte du BRM. Villiers le mahieu. Ça pique un peu car si je peux arriver à appuyer fort sur le plat, je n'arrive plus à mouliner en côté donc ca passe en force. Et la côte franchie, un cyclo me remonte, c'est Alain. Décidément, les pauses raccourcies me permettent de rester dans les mêmes moyennes (roulé+pause) que les autres cyclos pourtant bien plus rapide et passant moins de temps que moi sur le vélo. Après Thoiry ça descend franchement, nul besoin de pédaler pour mener grand train. Et hasard le groupe complet se reforme à Maule, comme quoi les cycles se referment et les cyclos roulent.

Il reste plus grand chose et que du plat, bon d'accord c'est pas le plus plaisant car il y a de la bagnole mais ca sent l'écurie. Geneviève du club local, propose à tous de bifurquer pour éviter les bagnoles, tout en évitant 1 ou 2 km (le BRM prévu est de 304 km donc ca le fait toujours) mais au prix d'un petit effort supplémentaire pour une dernière côte. J'accepte l'invitation, en demandant qu'on m'indique la fin car je ne tiendrais pas dans la côte. Je me fais lâcher au 2/3, je prends rapidement un petit 100m dans les dents mais c'est fait il reste du plat ou un dernier coup de collier me permet de recoller à la faveur d'un petit relâchement de mes compagnons et on finit en roue libre dans un enchainement de belles descentes.

Fini, après 13h01 de balade, dont 12h14 roulées. Je suis content, je n'y pensais pas même si je sais que je dois ce temps aux 2 forcenés qui ont amené le groupe vent de face. Il me reste à arriver à mouliner plus dans les côtes mais je sens que ce n'est plus inaccessible. C'est le même souci sur chaque BRM, les côtes me donnent du fil à retordre dans le dernier quart (je repense au 400 de Thouaré avec 3200 de D+ qui m'avait vraiment fait mal aux pattes mais c'était avant une pause forcée d'un an pour encore un souci de santé) mais ça s'améliore, je finis avec mal aux muscles mais moins, donc regardons le verre à moitié plein, de toutes les manières avec ce qui m'est tombé dessus, il ne peut pas être vide.

Maintenant repos et on verra bien ce qui se présente dans les semaines prochaines

Bruno Bordier